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02 décembre 2005

Escalade

A priori, ce sujet n'a que peu de rapport avec l'objet de ce Blog.
Je dirais tout d'abord que c'est un texte qui se lit, donc en rapport avec l'Art de l'écriture. Ensuite, j'invite le lecteur à consulter ma petite présentation (premier article du Blog - le 29 novembre 2005 - c'est très récent !) afin qu'il comprenne le pourquoi de ce message.

La semaine avait été morose, très morose, maussade en fait. Mais le week-end s’annonçait sous les meilleurs auspices : le soleil brillerait dimanche ?
Après une marche de mise en jambes, quelques illuminés se retrouvèrent au pied de la falaise du Baou des Quatre Ouros, barrière Ouest de la ville de Toulon. Le soleil dardait ses rayons bienfaiteurs sur la falaise verticale de calcaire blanc, apparemment infranchissable, et nous étions baignés dans une douce chaleur fort agréable.
Torses nus, nous enfilâmes nos baudriers, et nous encordâmes deux à deux. Prêts à en découdre !
Après quelques longues minutes d’efforts et de gestes précis, nous savourâmes notre victoire sur cet itinéraire côté «très difficile». Le spectacle était grandiose : vue imprenable sur la rade ou nageaient, ce jour, Foch et Clémenceau, côte à côte.
Rappel ! Nous avons enchaîné quelques voies… L’après-midi se passa très vite. Trop vite. Le soleil descendait vers l’horizon et il commençait à faire froid… Il était temps de rentrer.
Mais nous emportions tous un cuisant souvenir de cette sortie : nous avions attrapé un coup de soleil magistral, en ce dimanche 2 janvier 1994.

Mais avant d’en arriver là, je veux dire de se lancer dans des voies très difficiles, le parcours est long et conduit quelques fois à des aventures cuisantes et, parfois, lorsque l’on dévisse, on apprend à voler : c’est quasiment sans danger quand l’assurance est bien maîtrisée.
L’apprentissage avait commencé quelques années auparavant, par un beau matin de mai grâce à un camarade de randonnée qui aimait bien grimper. Le rocher, situé à la barre de Roussiveaux près de Saint-Raphaël, n’était certes pas très gros, mais déjà bien plus difficile à gravir qu’une échelle bien raide. J’en ai bavé cette fois là. Le lendemain, après une demi-heure de marche d’approche harassante, nous nous retrouvions au pied de ce même rocher et le franchissions à nouveau ensoleillés et bercés par le chant des oiseaux. Le virus était attrapé.
Et, depuis cette époque, nous avons bien progressé, et sommes allés escalader dans des sites magnifiques : aux Gorges du Verdon, au Rocher de Roquebrune, au Blavet et aussi au Baou de Saint-Jeannet, sans compter les Calanques de Cassis et, nonobstant, quelques escapades spéléologiques à l’Imbut du plateau de Caussols.

L’éthique de l’escalade en quelques mots :
· S’aventurer, en prenant le moins de risques possibles, dans une paroi dont la difficulté correspond le mieux à son niveau physique et à son état mental du moment,
· Prendre du plaisir à franchir les obstacles le plus élégamment possible : souplesse, force et équilibre en sont les maîtres mots,
· Progresser en apprenant à lire le rocher et en affinant ses gestes,
· Toujours partager sa joie avec ses compagnons de cordée en qui l’on doit avoir une confiance absolue,
· Enfin, respecter l’environnement et ne causer aucune dégradation des points d’«assurage» afin de permettre à d’autres de profiter aussi, avec le maximum de sécurité, des instants de bonheur que l’on vit à chaque ascension.